Via Alpina étape 30

De Maljasset à Ceillac

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Ce soir, c'est cuisine française ! Vichyssoise au curry, filet mignon avec petits pois, carottes et purée carottes pommes de terre, livarot et salade du jardin, crème catalane. Tout ça en l'agréable compagnie de deux couples du Vercors. L'un d'entre eux bivouaque ce soir à 2700m : ils ne vont pas avoir chaud !

Ce matin, le petit-déjeuner est à 6h30. Il fait frais : je reste en pantalon et j'enfile mon coupe-vent.

Pour rejoindre le GR5, j'emprunte une PR bien raide. Je joue avec mon ombre. Le GR5 est moins raide mais ça monte haut (2700), au point culminant du voyage.

En chemin, je peux juger de l'étroitesse des nouvelles cabanes dont se plaignent les bergers. De forme triangulaire, elles sont encore moins confortables que les cabanes d'antan. Plus haut, je trouve son captage de source, protégé des animaux. J'entends vaguement des moutons, mais je ne les vois pas.

Le contraste avec la première partie de mon périple est saisissant : il y a du monde sur le chemin. Au sommet, je tombe sur des campanules alpestres et sur un chien suiveur. Monté avec une randonneuse qui a réussi à joindre le propriétaire en appelant la mairie de Ceillac (ils ont l''habitude), il va redescendre avec d'autres maîtres adoptifs.

A partir du lac Sainte-Anne, d'un bleu saisissant, c'est la cohue. Je décide de ne plus donner le bonjour en premier aux plus jeunes que moi ! Ça va tout de suite mieux, un jeune sur cinq étant bien élevé.

Dans la descente escarpée, une petite famille bagarre avec son âne qui refuse de passer sur une passerelle surplombant le vide. Il faut redescendre ce chemin et monter par la piste. Vue l'étroitesse des lieux, il faut débâter l'âne, lui faire faire demi-tour et le rebâter, ce qu'ils achèvent dans la bonne humeur. Tu parles d'un cirque !

En arrivant aux parkings, je perds le GR et fais les deux derniers kilomètres sur la route jusqu'au gîte que j'ai réservé. Une machine à laver est à disposition et la grande lessive devient nécessaire.

C'est la première fois depuis mon départ que je trouve un magasin. Il était temps, je n'ai plus de savon.