Via Alpina étape 26

Du refuge des prés du vallon au gîte de Pontebernardo

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Je ne sais pas si c'est le repas d'hier soir ou le petit déjeuner tout aussi copieux, mais j'ai retrouvé tous mes moyens. J'avale la première montée de 800m sans m'arrêter.

La descente est un peu raide pour les genoux et j'y vais prudemment : je ne suis pas au bout de mes peines. Le temps se couvre et quelques gouttes tombent au passage des nuages les plus sombres. Mais ni pluie ni orage.

Je pensais ne plus avoir à monter mais c'était sans compter sur le petit ressaut de 300m pour passer entre les deux becs rouges (Becchi Rossi). C'est une autre tisane : raide, caillouteux, irrégulier. Décidément, je préfère les anciennes pistes militaires.

Sur cette pente, je rencontre un couple de français, retraités, qui font la routo, un gr qui part d'Arles et rejoint Cuneo, par l'ancienne route de transhumance des troupeaux de Mérinos qui estivaient dans les montagnes piémontaises.

A partir du sommet, la vraie descente commence, longue, mais longue, jusqu'à Pontebernardo.

Le patron du bar qui gére le gîte d'étape (oui il y a de la place) me demande d'où je viens et quand je le lui dis, il ne force pas son admiration. Quand je lui précise que je suis passé par les becchi rossi, son visage s'éclaire aussitôt. Je suis à cinq kilomètres par la route de mon point de départ.

Je suis rejoint au gîte par un marcheur italien de Trieste. Sa femme marche très bien mais a horreur des refuges. Il a "droit" à une semaine de liberté par an. Si c'est un piètre négociateur, il connaît parfaitement la partie orientale de la Via Alpina qu'il me décrit par le menu. Enfin, je ne mangerai pas seul ce soir.